Quand la création devient une solution contre l’anxiété
@Moon ceramics
Les worry stones, ces petites pierres lisses que l’on tient dans les mains lorsqu’on est stressé, ont quelque chose d’apaisant. Originaires de traditions anciennes, elles sont souvent utilisées pour soulager l'anxiété. Taillées de manière à tenir confortablement dans la main, elles offrent un espace pour la concentration. En les frottant doucement, en suivant des mouvements circulaires, on peut trouver un calme particulier, comme si la pierre absorbait un peu de nos préoccupations. Ce geste simple peut transformer un moment de stress en un instant moins désagréable.
J’ai des enfants anxieux à la maison, et je leur souhaite que ces petites pierres deviennent une sorte d’alliée dans leur quotidien. Quand l’anxiété les gagne, tenir une worry stone et la frotter pour focaliser leur attention ailleurs et recentrer leurs pensées pourrait leur apporter beaucoup de réconfort. Je me dis que ce petit objet et le rituel de l’utiliser ont peut-être le pouvoir de changer le cours d’une journée! Et vous, avez-vous déjà eu ce genre de moments où vos enfants sont submergés par des émotions fortes? Dans ces instants-là, des objets simples et tangibles leur offrent-ils-elles un certain apaisement? Avez-vous instauré des rituels qui font du sens pour vous en cas de crise?
Les worry stones ne prétendent pas résoudre tous les problèmes, mais elles offrent un petit refuge où la sérénité se trouve dans la simplicité du geste. Même chose pour le travail de l’argile en général, selon moi :)
L’idée de créer ces worry stones en argile avec mes enfants a été un moment à la fois créatif et apaisant. Nous avons pris le temps de façonner chaque pierre, de leur donner forme et texture, tout en les personnalisant selon les envies de chacun. La manipulation de l’argile, avec ses textures douces et malléables, a agi comme une véritable parenthèse de détente. C’était l'occasion de discuter (je parle pour moi, parce qu’ils me trouvent un peu cringe quand je me mets à parler de mes émotions…la vie avec des ados!) de ce que l’on ressentait, de créer un objet utile tout en laissant place à la créativité. Aux grands mots les grands moyens! L’hiver est rude un peu pour notre famille.
Dans le quotidien d’un studio comme le mien, l’argile n’est pas seulement une matière, c’est un espace de refuge. Chaque journée est une nouvelle occasion de voir des gens entrer dans l'atelier, parfois stressés, parfois pleins de doutes, plein de peine, mais toujours à la recherche de quelque chose. Créer, toucher la matière, s’adonner au geste de la poterie permet de faire une pause, de ralentir, de revenir à soi. En tant que gestionnaire de studio et artiste, je vois les bienfaits de cette pratique tous les jours : un moment de calme au milieu du tumulte, une sorte de respiration créative qui apaise les tensions, physiques ou mentales, mais surtout mentales.
Les cours, autant que les séances solo sont des moments où la pression s’effondre, où l’anxiété se dissipe lentement, comme si le simple fait de se concentrer sur une pièce d’argile permettait de lâcher prise. Ce qui m’émerveille le plus, c’est cette dimension humaine qui se crée au sein de l'atelier : les gens ne viennent pas seulement pour apprendre la poterie, mais pour trouver un espace où ils peuvent être eux-mêmes, où l’on respecte leur rythme et leurs émotions. Dans cet environnement, il n'y a pas de jugement, juste un soutien mutuel, une écoute. C’est un endroit où l’on se déconnecte du bruit extérieur, où chaque mouvement devient un petit geste de soin envers soi. Un lieu pour recharger ses batteries, à la fois créatif et thérapeutique.
C’est là où je me tiens, vous dire la chance que j’ai!
Pour conclure ce texte, j’ai ce souhait pour vous, de trouver refuge dans l’art et la création pour continuer d’avancer dans ce beau grand chaos.
J.
Worries Stones de la famille Marchand-Gosselin 2025